lundi 16 juin 2014

[Critique] Game of Thrones Saison 4 - Episode 10

Voici la critique de Game of Thrones Saison 4 - Episode 10 ou Season Finale comme on dit en Américain ou S4E10 comme on dit en Nerd !


Attention, si vous ne voulez pas vous faire spoiler massivement, allez d’abord voir l’épisode en le téléchargeant légalement sur les plateformes prévues à cet effet ! Et vous serez peut-être également spoilés si vous n'avez pas lu les livres ! Vous serez prévenus...




Comme pour tout épisode de GoT ou de n’importe quoi ayant fait l’objet d’une adaptation, il y a deux manières de critiquer cet épisode : le point de vue du simple spectateur et celui du lecteur. Bien sur les deux points de vue se valent (lolilol) !




Cet épisode avait trois points sur lesquels il ne devait pas se planter.



1) “Stannis, Stannis, STANNIS”
2) “Wherever whores go”
3) “She does not speak. But she remembers”



Ces trois catchphrases sont compréhensibles par les lecteurs des bouquins de GRRM, (ou George ReuReu Martin, ou pour ceux qui suivent pas, le barbu qui tue Ned Stark, Syrio Forell, Khal Drogo, Robb Stark, Catelyn Stark, Oberyn Martell, vos rêves, vos espoirs, votre innocence, mange votre dernier cookie et ne vous rappelle pas le lendemain). Si tout s’était bien passé, après la diffusion de l’épisode 10, ces trois phrases devraient avoir le même impact émotionnel sur les téléspectateurs et former une sorte de triumvirat de points d’orgue narratifs. En réalité aucune de ces lignes n’a été délivrée durant ce "season finale", deux des scènes auxquelles elles font référence ont été mal fichues et la troisième n’a tout simplement pas été montrée...

Le lecteur puriste vous le dit tout net : c’est un zéro pointé pour ce season finale (j’aime l’excès). 

Le lecteur puriste rage. Le lecteur puriste a mal. Vous pouvez pointer le lecteur puriste du doigt et rire cruellement.
De quoi est ce qu’on parle donc? Trois points pivots de la fin du 3ème bouquin (oui parce qu’en fait “A Storm of Swords, 3ème livre de la saga, a plus ou moins été découpé entre la saison 3 et 4 du show tv, quand bien même certains éléments des livres suivants ont été montrés cette saison. Cet épisode 10 était le moment prévu pour balancer du gros événement majeur à tour de bras, ces trois là étant les plus balèzes.

1) Stannis, Stannis, STANNIS

Le premier c’est une référence à ce qui se passe au Nord. Pour rappel, la semaine dernière les sauvageons se sont comme prévus fait punir comme des premiers de la classe qui voulaient se balader dans la cour de récré sans payer leur taxe chocolatine.


C’est ce qui arrive quand on attaque un truc de 400 pieds de haut (ou 700 allez vérifier, osef) avec des fourches.



Merci Internet :’)

Bon ok, le combo géants/mammouth c’était leur seule idée viable. Ça et l’attaque en traître par derrière. Toujours est-il qu’après cette déculottée, ayant coûté la vie à, à vue de pied, 150 sauvages, les 99850 autres devraient en toute logique envisager une autre approche pour passer le mur. Jon est envoyé pour négocier avec Mance, et contrairement à ce qui nous a été montré, ce dernier n’est pas prêt à accepter la paix aussi facilement.

Mais c’est sans compter l’intervention de Stannis et son équipe, qui après s’être fait casser les reins sur la Néra en fin de saison 2 a décidé d’aller piner des armées de plows dans la neige pour reprendre la confiance. En fin de saison 3, si vous vous souvenez bien, Mélisandre et Davos qui pour une fois arrivent à se mettre d’accord, lui font comprendre que la vraie guerre est celle qui se déroule au nord contre les Autres, aka Marcheurs Blancs et leurs zombies des glaces. Mais sur un malentendu, ils vont dégommer l’armée des sauvageons, qui à la base n’était dans le coin que pour fuir l’avancée de ces même White Walkers.
Selon le parti pris des spectateurs, ça peut être une scène très cool, de l’acabit de la charge des Rohirrim dans LOTR Return of the King ou bien une scène très rustre envers les conventions de Genêve si vous êtes plutôt pro-Sauvageons. Dans les bouquins, les choses sont plutôt présentées de la première manière, Stannis exécute un sauvetage in extremis en pleine situation désespérée et obtiendra le statut informel de “King who Cared” (le roi qui en a eu quelque chose à carrer), étant donné que pour rappel, en apprenant l’arrivée de trouze millions de Sauvageons vers le Mur, la Garde de Nuit avait fait un appel d’urgence à toutes les places fortes de Westeros pour leur demander un soutien militaire urgent et que Stannis a finalement été le seul à répondre présent.

Mais dans le show c’est plutôt l’inverse. On a mal pour les Sauvageons et la réaction à l’arrivée de Stannis passe moins pour un sauvetage que pour un acte guerrier inutile.

Pourquoi est ce que cette scène est mal foutue?

On gagne une bonne scène tout en amoindrissant l’impact d’une scène excellente. En effet je n’ai rien contre cette belle intro d’épisode montrant une négociation certes tendue mais constructive entre Jon et Mance, portant des toasts aux morts inutiles de la bataille de la veille et arrivant à un accord.

En fait dans le bouquin l’attaque des sauvageons est sensée reprendre, et Jon aurait très bien pu retourner au Mur avec quelques organes vitaux en moins. Je veux dire, bien sur Mance roule des mécaniques en annonçant dans un premier temps qu’il va balancer la grosse artillerie sur le Mur, mais il laisse dès le départ une porte de sortie à Jon : “Laissez nous passer, on veut se réfugier derrière le Mur à l’abri des zombies des Glaces”. Ok c’est leur intention de départ, mais les Sauvageons ne sont pas des négociateurs dans la version d’origine. On a ici ce qu’on appelle un phénomène de “whitewashing” caractérisé, à savoir une représentation sous un meilleur jour d’un personnage ou groupe de personnages normalement plus violent et malfaisant dans le matériel d’origine.

En installant un contexte d’attaque inéluctable de la part des sauvageons, Stannis devait, par son attaque surprise, apparaître comme le Deux ex machina sauvant la Garde de Nuit. Dans l’épisode, la façon dont les choses sont amenées lui donnent moins une image de sauveur que celle d’un général d’armée mettant à mal une négociation de paix inespérée. Et surtout, le rendu de l’attaque en elle même est bien fade. Là où l’armée de cavaliers est sensé attaquer en criant le nom de leur roi (le fameux “Stannis, Stannis, STANNIS”) on entend que des cris indistincts donnant bien moins d’impact à la scène. En comparaison souvenez vous de cette scène en fin de saison 1 :



Respect de l’oeuvre d’origine. “The KING IN THE NORTH” vous file des frissons, c’est badass, c’est intense et avec le temps ça devient un meme sur Internet. Est-ce que la scène d’hier aura le même accès à la postérité pour les téléspectateurs, je ne pense pas, et c’est bien dommage.

Ajoutez à ça le fait que les Sauvageons semblent n’être que quelques dizaines de pégus dispersés dans les bois plutôt qu’une foule dense de plusieurs dizaines de milliers de personnes et vous avez une première déception pour les lecteurs qui voient une beau passage édulcoré.

Il reste bien l’échange entre Mance, Jon et Stannis, donnant du corps à la scène :

Deux big-up sur cette scène :

  • Mance à Stannis : “We do not kneel” aka “mec ok tu me surpasses comme dans un versus entre l’armée russe et une tribu aborigène mais on ne s’agenouille pas, c’est genre la COUTUME, et il faudra éclater tous mes paysans avant que je m’agenouille. C’est comme ça dsl”. Juste ce qu’il faut d’équilibre entre la fierté et la connerie brute, et c’est comme ça qu’il gagne masse respect.
  • Petit clin d’oeil à Sean “jemeursdanstousmesrôles” Bean (tkt never forget Ned Stark représente)
  • avec le “What Would your father do?”. Trois saisons après s’être fait raccourcir, le souvenir du Ned reste là, les gens le prennent en exemple et se demandent ce qu’il aurait fait à leur place, c’est cool, petit pincement au coeur.

Allez, mention spéciale aussi à ce type qui charge Stannis à pied alors qu’il vient de démonter de cheval et se fait sanctionner comme un enfant Somalien dans un concours d’éclatage de hamburgers, c’est gratuit, c’est drôle, Stan the Man n’en a rien à foutre, il faut plus de trucs comme ça. C’est avec ce genre de passage que ce perso reste cool malgré son immense balai dans le derche.

2) “Wherever whores go”/”Là où vont les putes”


En parlant de derche, faisons une association d’idées, derche, toilettes, Tywin-arbalète-Tyrion-vengeance.

Oui. Le OMG moment de cet épisode, s’il ne fallait en garder qu’un, devait surement être celui là. Qu’on se comprenne, les scènes coups de poing ne manquent pas à la fin de “A Storm of Swords”, mais du point de vue télévisuel, c’est surement cette scène qu’on retiendra pour la postérité


Et pourtant elle aurait pu être tellement meilleure. La faute à des intrigues secondaires pas assez apparentes ou totalement occultées dans la série et qui ne peuvent pas trouver leur point d’orgue avec cette scène.
Encore une fois d’un point de vue lecteur, c’est un échec de rendu. La scène reste intense et dénoue la tension graduellement accumulée pour l’arc narratif de Tyrion durant cette saison 4, et scelle avec ironie le sort de Tywin, obsédé par l’héritage familial qu’il laissera et finalement détruit par celui-ci.



Rappel des faits : suite à son duel judiciaire prise de tête (OH OH OH) Tyrion se retrouve officiellement condamné à mort par le Papa. Seulement paf, retournement de dernière minute : Jaime vient le sortir des profondes cellules du 4ème sous sol du Donjon Rouge, réservées aux criminels de la pire espèce, aidé par Varys. Tyrion va bien sur ragequit King’s Landing vu qu’il n’a de toutes façons plus trop d’options, mais non sans profiter d’un passage secret menant à la piaule de la Main du Roi et dégommer le patriarche Lannister, et Shae au passage, qui se trouve désormais employée par Tywin. L’ironie de cet évènement est assez énorme. Tywin est finalement rattrapé par là où il a péché, à savoir sa famille dysfonctionnelle au possible. Il tombe à cause de sa fille voulant à tout prix démolir son nain de frère, par son fils ainé se révoltant indirectement contre une famille prête à mettre à mort un des leurs, et par le cadet déshérité, condamné et révolté. Et il n’a finalement que ce qu’il mérite.

Mais deux intrigues sont totalement occultées, et donnent à toute cette scène une dynamique très différente dans l’oeuvre d’origine, et impacteront a priori l’évolution de Tyrion et Jaime pour la suite.
Souvenez vous, saison 1, Tyrion vient de rencontrer Shae dans un camp militaire et raconte une histoire sordide sur une fille avec qui il s’était marié à la va vite : Tysha. Le contexte de leur rencontre est particulier, cette dernière est poursuivie par des bandits de grands chemins qui semblent vouloir tremper leur biscuit sans permission, ils tombent sur Jaime et Tyrion, Jaime fait ce qu’il sait faire de mieux et déglingue les crevards pendant que Tyrion réconforte la fille. Ils partent à l’auberge, ils boivent, ils mangent du poulet (le poulet est un sujet sérieux), ils boivent, ils découchent, ils se marient comme à Vegas à cause d’un septon bourré. 
Bref l’amourette adolescente typique, mais c’était compter sans Tywin qui découvre le pot aux roses et fait comprendre à Tyrion que la fille en question n’était qu’une prostituée qui en avait après son or de Lannister, va jusqu’à faire confirmer par Jaime cette version des faits, et fait violer Tysha par sa garde sous les yeux de Tyrion. Sauf que, et c’est là toute la force de cette intrigue d’arrière plan : cette version des faits était un mensonge, Tysha était ce qu’elle paraissait être,  votre archétype de la demoiselle en détresse. Tyrion est devenu un client régulier des prostituées parce qu’il a grandi sur un mensonge lui faisant croire que personne ne l’aimerait pour autre chose que son argent (et en étant constamment rabaissé par le fait d’être un nain, bonjour la confiance en soi. Oh et par rabaissé je voulais pas dire.. bref). Jaime annonce la vérité à Tyrion alors qu’il le sort de sa cellule. Vous vous souvenez du dernier échange de Tyrion et Jaime vous? Moi non, pourtant j’ai vu ça il y a quelques heures, ce n’était qu’un truc genre “merci bro lol”, fadasse et convenu au possible.

Dans le bouquin Tyrion se prend cette révélation en pleine poire et entre dans une état de RAEG intense. Il mettra alors en mouvement une autre intrigue concernant Jaime : dans sa colère, il lui révèle que Cersei a couché avec plein de gens pendant qu’il se faisait traîner dans la boue en tant que prisonnier de guerre. Alors certes Cersei est bien montrée couchant avec Lancel en saison 2, mais en fait elle va aussi batifoler avec quelques gardes (les frères Potaunoir, persos n’apparaissant pas dans la série, probablement remplacés par Meryn Trant en saison 5 vu la tournure des événements). Jaime n’étant déjà plus en très bons termes avec la Reine Mère, cette révélation finira de pourrir leur relation. Jaime sera hanté en permanence par la révélation de son frère par la suite (pour rappel il n’a connu que Cersei dans sa vie, du coup c’est d’autant plus marquant).

Quant à Tyrion, la motivation qui le pousse à monter dans les étages avant de s’échapper est bien différente dans le livre. Là où dans la série, sa décision de monter ne semble pas très claire (je veux dire, il a une chance inespérée de se faire la malle avant de se faire raccourcir et il court le risque de se faire choper à deux doigts de la sortie, sans raison apparente, ça manque de sens), dans le livre il est mû par une rage aveugle, il monte avec l’intention de tuer. La confrontation avec Shae est d’autant plus brutale dans le livre que Tyrion ne tue pas par réflexe de survie (rappelons que Shae s’arme aussitôt d’un couteau dans la série). Ici encore, Shae est un personnage modifié pour pallier à l’occultation d’intrigues secondaires : alors qu’elle est à 100% une prostitutée intéressée uniquement par le gain dans les bouquins, elle est présentée dans la série comme ayant eu de véritables sentiments pour Tyrion (refusant à plusieurs reprises de quitter la ville, encore du “whitewashing”). C’est en tuant Shae que le Tyrion de la série reçoit le trauma qui l’amènera par la suite à tuer son père. C’est en dernière instance en qualifiant Shae de “pute morte” que Tywin se prend un carreau arbalète. En réalité, lorsqu’il tient en joue Tywin, Tyrion veut à tout prix savoir ce qu’il est advenu de Tysha, exige de Tywin qu’il lui dise où elle est allée. “Wherever whores go”/”Là où vont les putes” sera la phrase qui coûtera la vie à Tywin et la phrase qui obsédera Tyrion dans la suite de son périple, cherchant à savoir “où vont les putes”. En fait dans la série Shae remplace Tysha, et c’est moche.

En résumé deux grosses révélations passées à la trappe font de cette scène quelque chose de loin en dessous de son véritable potentiel. Difficile de se placer du point de vue des téléspectateurs en tant que lecteur. La mort d’un perso comme Tywin aura forcément un impact important et j’ai d’avantage confiance au passage à la postérité de cette scène, mais elle laisse un goût d’inachevé.

3) “She does not speak. But she remembers”


Le troisième événement majeur, dégagé de cet épisode, c’est la révélation de Lady Stoneheart (Lady Coeurdepierre en VF), à savoir Catelyn rez d’entre les morts par Beric Dondarrion (qui perdra la vie une bonne fois pour toutes dans le procédé) et Thoros de Myr. Comme dans Rambo 2, elle revient et elle est pas content. Les Frey vont manger très fort suite aux Noces Pourpres, ça va pendre à tout va, tout ceux qui sont impliqués de près ou de loin auprès de Papa Frey et qui ont la malchance de tomber sur la Fraternité sans Bannières (désormais leadée par Stoneheart) vont se faire cartonner et ça fait plaisir, c’est cathartique après le traumatique épisode S3E9.



Certains pensaient que Stoneheart sera révélée en toute fin d’épisode,  et on aurait du les écouter car c’aurait été un cliffhanger mémorable (contrairement à la conclusion TV sur Arya qui représente une certaine fermeture de son arc narratif à Westeros). Je ne vais pas en dire plus sur ce personnage étant donné qu’elle pourrait toujours apparaître par la suite, mais quel dommage de ne pas l’avoir introduite à ce moment là.

Et maintenant le reste de l’épisode...

Dans la famille “scène totalement inventée”, le Chien et Arya qui tombent sur Brienne et Pod. Le Chien devait se faire dégommer d’une manière ou d’une autre. En fait énormément de persos secondaires croisant la route d’Arya et Sandor ont été ajoutés, retirés ou décalés, très certainement afin de donner un sentiment de progression de leur arc narratif au fil de la saison 4 (en réalité, Sandor se fait avoir beaucoup plus tôt, lors du petit accrochage à l’auberge présenté en début de saison et sera laissé pour mort par Arya à ce moment là).

Ca signifie moins de chapitres du point de vue d’Arya et donc moins de fanservice (étant donné qu’elle est très populaire parmi les spectateurs, on comprend le choix de narration divergent). Je ne suis pas un fanatique de l’adaptation à la lettre, car elle peut déboucher parfois sur des alternatives très intéressantes (rappelons notamment les très belles scènes entre Arya et Tywin en saison 2) et l’arc Sandor-Arya de cette saison valait tout à fait le détour (malgré une fausse note avec la scène de leur agression par Rorge et Mordeur, très mal rythmée). Dans la progression générale du perso d’Arya, on voit les mentors/compagnons de route se succéder et tomber les uns après les autres ou se faire la malle : Ned, Syrio, Yoren, Tywin, Jaqen, Gendry, Thoros et finalement le Chien. Arya est abandonnée encore et encore, et cette forme de narration moins mise en valeur dans les livres, remplace le thème du changement d’identité : Arya y multiplie en effet les surnoms au fil de ses rencontres, afin de dissimuler sa véritable nature de membre de la famille Stark. Dans un cas comme dans l’autre, cette manière de la faire évoluer arrivera à maturité avec la prochaine étape de son voyage : Braavos, et plus spécifiquement au contact des personnes ayant “formé” Jaqen H’gar.

Quoi qu’il en soit, voir le Chien tomber après un duel avec un autre personnage “semi-principal” comme Brienne est finalement bien plus gratifiant que via une confrontation dans une auberge avec des partisans Lannister de seconde zone. Tout comme l’épisode 9 nous offrant quelques duels qui font plaisir (Alliser Thorne vs Tormund, Jon v Styr), le combat entre Sandor et Brienne est une excellente surprise, commençant comme un duel classique à l’épée, il évolue vers une véritable séance de free fight où tous les coups sont permis  et où l’honneur n’a pas sa place (un écho au duel entre Jon et Karl “Fookin Legend” Tanner au manoir de Craster, là encore une confrontation qui valait son pesant de cacahuètes). 



J’ai particulièrement apprécié la bande-son, passant d’une musique type action-combat à une absence de musique, remplacée par les bruits des coups et les cris, rendant le combat beaucoup plus physique et “concret” pour finir sur un arrachage d’oreille à coups de dents. On est sur du combat à mort par tous les moyens possibles, c’est brut, c’est cru et ça fait plaisir de voir un perso comme Brienne, jusque là très classée “combat à la loyal” en arriver à ce genre d’extrémité quand elle est poussée dans ses retranchements (car honnêtement c’est la première fois qu’on la voit en telle difficulté).

La scène où Arya doit planter là le Chien est une réussite. Elle le laisse mourir plutôt que de l’achever afin de démontrer que malgré son attache apparente avec Sandor Clegane, elle court toujours après la vengeance et n’offrira pas une mort propre à l’assassin de Mycah le garçon boucher (le roux de la saison 1, faites un effort). Rory McCann livre une performance de premier plan pour cette dernière scène et c’est véritablement une belle conclusion pour ce perso.

La petite équipe de Bran va enfin arriver à l’arbre qui parle dans la tête des gens. On va enfin faire la connaissance de la Corneille à Trois Yeux, un nouveau personnage aux grands pouvoirs et aux motivations peu claires, dont Bran va devenir l’apprenti. Pour vous donner une idée, si les théories sont correctes, il est très probable que le personnage en question ait occupé il y a fort longtemps le poste aujourd’hui occupé par Varys, Maître des chuchoteurs. Disons que sur une échelle de 7 à 42,  Varys est à 3 et ce perso à 1337.

Pour le reste, les squelettes, les boules de feu, bof bof. Cette scène ne m’a vraiment pas marquée. En même temps je ne suis pas très investi émotionnellement dans tout l’arc de Bran, la flemme de faire une critique qui tient la route ^^ Ça plus le fait qu’il soit sensé être un gamin de 10 ans qui a quasiment une apparence d’adulte rend l’ensemble peu crédible.
Cependant on peut attendre beaucoup de la suite de son histoire. Après des semaines à galérer dans la neige sur le dos de Hodor, il va enfin pouvoir devenir un personnage au cœur d’une intrigue pouvant impacter de manière majeure la suite de l’histoire dans son ensemble.

Enfin, une bonne surprise sur la partie de Daenerys. N’étant pas non plus très fan, à la fois de l’arc narratif à partir de Meereen (qui a tendance à se complexifier et se scléroser avec des persos pas forcément attrayants) et de la performance d’actrice d’Emilia Clarke, je dois dire que la scène révélant la gamine cramée et l’enfermement des dragons arrivait à porter un impact émotionnel suffisant. Rien de mémorable, mais pour une fois je n’avais pas l’impression de m’ennuyer devant une scène à Meereen.

Dans l’ensemble, l’épisode devra rencontrer son public parmi les spectateurs du show. Les grosses révélations sont au rendez vous et on espère voir Stoneheart en saison 5. Les producteurs avaient annoncé le meilleur épisode de la série à ce jour, mais il devrait laisser un goût amer, très incomplet, aux lecteurs et pas mal cliver le public sur sa qualité.

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire